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Audaces ! pour Les Verts

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19 février 2007

Focus sur : le vote du SDRIF par le Conseil régional d'Ile-de-France (AFP)

AFP (15-02-2007) : L'Ile-de-France opte pour un avenir plus "vert" à l'horizon 2030

En adoptant son projet de schéma directeur 2007-2030 jeudi soir, le Conseil régional d'Ile-de-France a résolument opté pour une nouvelle politique d'aménagement, avec priorité donnée aux transports collectifs, au logement social et à la préservation de l'environnement. Fin du mythe du pavillon de banlieue et retour à une "ville compacte", autour des zones urbaines existantes, lutte contre la voiture : les objectifs de ce projet de SDRIF étaient clairs pour Mireille Ferri, vice-présidente Verte de l'assemblée régionale, qui a conduit les négociations autour de ce document depuis 2004.

Si Jean-Paul Huchon, le président socialiste du Conseil, a qualifié ce document de "texte fondamental", cette opinion était loin d'être partagée par l'opposition régionale jeudi soir. Pour Roger Karoutchi, leader de l'UMP à la chambre régionale, il s'agit d'"un cadre de vie décidé de façon soviétique". Pour le représentant de l'UDF, Pierre Le Guérinel, la majorité régionale a tout simplement "ignoré le principe de réalité" en voulant appliquer à l'Ile-de-France la recette d'Amsterdam. Quant au FN, il avait dès mercredi refusé ce projet, par la voix de Marine Le Pen, lui reprochant de ne jamais aborder le problème de l'immigration, "le tabou suprême ici comme ailleurs".

Voté par l'ensemble de la majorité régionale, du PS aux Verts en passant par le PC, le MRC ou le PRG, le projet de schéma directeur pour l'Ile-de-France se veut très ambitieux, avec par exemple un objectif de construction de 1,5 million de logements d'ici 2030, soit 60.000 par an. Mais finis le mitage des espaces verts et les zones pavillonnaires tentaculaires en grande couronne. 83% des nouveaux logements devront sortir de terre dans l'agglomération parisienne, afin de préserver au maximum les espaces agricoles et forestiers, qui représentent encore respectivement 52% et 23% de l'Ile-de-France.

Priorité également au logement social, avec le défi affiché d'un parc social représentant 30% du parc immobilier total d'ici 2030. Soit très au dessus du taux de 20% actuellement prévu par la loi SRU. Aujourd'hui, 51% des logements sociaux en Ile-de-France sont ainsi concentrés dans 8,5% des communes.

Mais cette nouvelle "ville sur la ville", pour reprendre le terme de Mireille Ferri, aura aussi pour but d'éviter les transhumances quotidiennes des Franciliens à bord de leur voiture. Sur les 10 dernières années, selon les chiffres de la région, l'étalement urbain a été responsable de 88% de l'augmentation des trajets domicile-travail.

Affichant la priorité du transport collectif, via des prolongations de lignes de métro ou de RER, des nouvelles rocades autour de Paris en métro ou en trams, et des lignes de bus en sites propres, ce projet de SDRIF confirme parallèlement le refus de la région de co-financer plusieurs infrastructures routières ou autoroutières régionales pourtant jugées "indispensables" par les Chambres de commerce et d'industries régionales ou le Medef.

CCI et Medef ont également regretté le refus du SDRIF d'envisager un troisième aéroport en Ile-de-France.

Adopté par le Conseil régional, ce projet de SDRIF doit maintenant être soumis pour avis aux huit Conseils généraux d'Ile-de-France, avant enquête publique. Le document sera alors soumis une nouvelle fois à la validation des élus régionaux, puis devra être l'objet d'un décret en conseil d'Etat pour devenir exécutif. Ce qui ne devrait pas intervenir avant le premier semestre 2008.

Il s'agira du cinquième schéma directeur pour l'Ile-de-France après ceux de 1932, 1965, 1976 et 1994.

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19 février 2007

Focus sur : le vote du SDRIF, discours de C. CANDELIER, conseillère régionale d'Ile-de-France

Monsieur le Président, Madame la vice-présidente, cher-e-s collègues,

Deux ans et demi après l’ouverture de la révision du Schéma Directeur Régional d’Ile-de-France (SDRIF), nous voici à un moment historique de la vie régionale.

Le SDRIF est l’un des dossiers les plus importants de la mandature. Pour les Verts, la façon dont a été élaboré ce SDRIF est aussi importante que son contenu. En utilisant les outils de démocratie participative, nous sommes restés sans cesse à l’écoute des Franciliennes et des Franciliens.

En partageant diagnostic et constats, en confrontant des points de vue divergents, en organisant le dialogue entre différents acteurs, la Région a joué son rôle de pilote en veillant à toujours faire primer l’intérêt général.

Le SDRIF n’est pas un document puzzle où chacun aurait apporté sa pièce pour tenter de l’emboîter vaille que vaille avec celle du voisin. Le SDRIF est un document fort parce qu’il exprime nos envies pour l’Ile-de-France de demain.

Dans la première région d’Europe, la nôtre, un million de nos concitoyens vivent sous le seuil de pauvreté. Les inégalités sociales et territoriales ne cessent de s’accroître : mal être social, crise du logement. L’environnement se dégrade : pollution de l’air, de l’eau, de la terre, bruit, espaces naturels et agricoles menacés.

Notre avenir est incertain. Le changement climatique et la crise énergétique apporteront des bouleversements sans précédents pour notre vie quotidienne.

Il est grand temps de préparer notre région aux mutations qu’elle va subir en la rendant plus robuste. Il est grand temps de réduire les fractures existantes avant d’être confrontés à de nouveaux chocs.

Le projet de SDRIF a pris la mesure des défis que nous devons relever.

Cet aménagement, nous le voulons soucieux de la réalité quotidienne des Franciliennes et Franciliens. En proposant tout d’abord la production de 60.000 logements par an pour que chacun puisse se loger décemment.

Un aménagement qui préserve et valorise les espaces naturels et agricoles en mettant fin à l’étalement urbain qui a présidé ces dernières décennies.

Un aménagement soucieux d’économiser l’espace et l’énergie en proposant une ville compacte, multifonctionnelle. Un aménagement qui permet de raisonner notre mobilité avec une réelle priorité aux transports en commun. Cette priorité c’est intensifier le réseau en cœur d’agglomération, relier la banlieue à la banlieue.

Un aménagement qui redonne à la Seine son rôle structurant en insistant sur son apport en terme de biodiversité, de ressource à préserver, d’espaces naturels à mettre en valeur, et comme un fantastique vecteur de transport de fret et de passagers.

Un aménagement qui évite l’hyperspécialisation des territoires, qui prône une agriculture respectueuse de l’environnement, qui encourage l’émergence d’éco-pôles et qui nous invite à penser à la relocalisation de l’économie productive.

Grâce à ces grandes options, notre région permettra que chacun puisse avoir accès à la formation, à l’emploi, aux services dont il a besoin. Le tout bien entendu dans un environnement préservé, valorisé.

Le projet de SDRIF nous donne aussi l’image de ce qu’est cette région : non pas un empilage de territoires en concurrence les uns avec les autres, mais un système en soi, avec des territoires qui interagissent, qui sont interdépendants.

Le SDRIF est un document ambitieux, innovant et courageux.

Courageux parce qu’il ose dire que jusqu’à présent les différents schémas qui l’ont précédé ont été des échecs.

Courageux parce qu’il affirme que notre rayonnement international ne vaut rien s’il n’est pas d’abord fondé sur une véritable qualité de vie pour l’ensemble des habitants.

Lorsque nos banlieues, nos quartiers s’enflamment, c’est tout le système qui va mal. Et ce n’est pas en concentrant des milliers de m2 supplémentaires de bureaux à la Défense que les inégalités seront résorbées. Ce n’est pas en construisant des autoroutes que nous désenclaverons les quartiers ou lutterons contre le réchauffement climatique.

Nous souhaitons une Ile-de-France qui sorte du « métro boulot dodo ». Une Ile-de-France riche des diversités qui la constituent.

Ce projet de SDRIF devra être appréhendé par l’ensemble des acteurs régionaux comme l’émergence d’une identité régionale forte.

Une convergence des volontés a présidé aux travaux préparatoires de la révision. Elle doit se poursuivre pour que la mise en œuvre de nos objectifs soit une réalité.

Madame la vice-présidente, chère Mireille, tu as su rassembler autour de ce projet, tu as su avec audace mener à bien ce travail. Ce texte apporte beaucoup d’espoirs pour une Ile-de-France plus juste, plus solidaire et plus écologique. A chacun maintenant de passer aux actes.

21 décembre 2006

Focus sur : la politique parisienne des déplacements par D. BAUPIN

Airparif confirme la diminution de la pollution à Paris et plus encore des gaz à effet de serre

Depuis 2001, que n’a-t-on entendu sur l’impact de la politique des déplacements parisienne sur la pollution ? Selon certains, « la pollution augmenterait du fait des embouteillages ». Selon Mme de Panafieu, elle ne diminuerait que de 3% par an « comme précédemment ».

Des économistes, abusant de leur étiquette de « scientifiques » (MM. Prudhomme et Kopp), avaient même « démontré » l’augmentation de la pollution de l’air ! Malgré l’alerte du directeur d’Airparif, M. Lameloise, qui n’hésitait pas à qualifier leur « étude » de « calculs de coin de table », celle-ci avait bien imprudemment été largement relayée.

L’étude réalisée par Airparif et rendue publique sur le site de la Ville de Paris, qui constitue par sa méthodologie et son ampleur une première nationale, permet enfin d’apporter des réponses claires :

1. Les émissions d’oxydes d’azote dues au trafic routier auront diminué de 32% à Paris entre 2002 et 2007.  Dans cette baisse, 1/5 sont directement attribuables à la politique des déplacements de la ville, le reste étant du à l’évolution des moteurs.

2. Cette baisse permettra de respecter la valeur limite réglementaire de pollution en 2007 sur 440 km de voies (sur 900 km) au lieu de 160 km en 2002. Mais sur toutes ces voies la concentration sera encore supérieure à l’objectif de qualité de l’air à atteindre en 2010.

3. Sur 730 km de voirie la pollution aura baissé entre 2002 et 2007 (dont 140 km sur lesquels elle aura beaucoup baissé, notamment Magenta, Clichy Rochechouart, Jaures, Port Royal, St Marcel, Montparnasse) ; sur 100 km elle sera restée au même niveau ; sur 20 km elle aura augmenté, du fait de reports de trafic et de la géométrie particulière de certaines voies encaissées.

4. Les émissions de gaz carbonique (responsable de l’effet de serre) auraient du diminuer de 11% du fait de la politique des déplacements parisienne. Elles ne diminuent « que » de 9% du fait de l’évolution technique négative des véhicules (augmentation du poids, 4x4,...).

Plusieurs enseignements peuvent être tirés de ces résultats :

1. La politique parisienne a bien contribué à la réduction de la pollution de l’air dans la capitale (-1% chaque année, qui s’ajoutent au -4% dus à l’évolution des véhicules, soit au total -5% chaque année). Cette réduction (-6%) est inférieure à la diminution de la circulation automobile. Comme le note l’étude d’Airparif, cet écart résulte notamment de l’accroissement simultané des 2 roues motorisés et des véhicules utilitaires légers de livraison.

2. Les résultats de l’étude d’Airparif confortent la politique parisienne des déplacements dans la lutte contre le dérèglement climatique. Alors que celle-ci contribue à la réduction des émissions de gaz à effet de serre dans la capitale (-11%), l’action (ou plutôt l’inaction) des constructeurs de véhicules l’entrave (sans notre politique, les émissions auraient augmenté de 2%). Rappelons que la France s’est engagée à diviser par 4 ses émissions de gaz à effet de serre d’ici 2050 (et pourtant, entre 1990 et 2005 les émissions dues au transport routier sur l’ensemble du territoire national ont augmenté de 23% !). Au moment où Arnold Schwarzeneger, gouverneur de Californie, attaque en justice les constructeurs automobiles, la Commission Européenne reste dramatiquement inactive !

Ces résultats montrent que, si nous sommes sur la bonne voie, beaucoup reste à faire pour atteindre les niveaux de qualité de l’air fixés par l’Union Européenne d’une part, et respecter les accords de Kyoto sur le changement climatique d’autre part. 6 ans ne suffisent pas pour inverser plusieurs décennies de priorité absolue à l’automobile. Il faut poursuivre.

Ultime commentaire : nos adversaires disaient

-que notre politique aggrave la situation du commerce : FAUX. Les réactions des commerçants eux-mêmes et les études de la CCIP sur Magenta, rue du Commerce, les Maréchaux, etc. sont venues montrer l’inverse

-que notre politique aggrave l’insécurité routière : FAUX. Les chiffres de la Préfecture de Police ont montré que c’est nous qui avons diminué de façon considérable le nombre d’accidents mortels dans Paris

-que notre politique ne se traduit pas par une augmentation de l’offre de transports collectifs : FAUX. Depuis que le Stif est décentralisé (et donc plus entre les mains de nos adversaires) nous avons engagé un accroissement historique de l’offre (RER, transilien, métro, tram, bus) à Paris et en banlieue

-que notre politique n’est pas soutenue par la population : FAUX. Les sondages effectuées notamment par des organes de presse qui ne nous sont pas favorables ont montré, les uns après les autres, que la population comprenait et soutenait cette politique, au point de demander qu’elle soit poursuivie

-que notre politique oppose parisiens et habitants de banlieue : FAUX. Les sondages effectués auprès de ces derniers, et les réunions de travail menées avec les collectivités riveraines ont montré au contraire une convergence d’analyse et d’orientations, un sentiment commun d’une communauté de destin

-que notre politique aggrave la pollution de l’air : FAUX. L’étude d’Airparif montre au contraire que notre politique a non seulement contribué à réduire la pollution de l’air, mais que sans elle les émissions de gaz à effet de serre auraient été encore plus importantes !

18 décembre 2006

Libération : Cécile Duflot, une inconnue à la tête des Verts

lundi 18 décembre 2006

Les Verts changent, encore, de direction. C'est une manie : tous les deux ans, le plus instable des partis se choisit un nouveau chef. L'élue du week-end s'appelle Cécile Duflot. Elle est jeune (31 ans), sympathique et photogénique. Et, comme ses prédécesseurs, totalement inconnue hors du cercle militant. Elle remplace Yann Wehrling, successeur de Gilles Lemaire ; deux anonymes, élus respectivement en 2002 et en 2004. Adepte des actions de terrain, elle campera ce soir aux côtés des SDF dans le Xe arrondissement de Paris. Ses supporteurs assurent que, avec elle, les Verts ont déniché un leader capable de se faire entendre. Elle a été élue par plus de 60 % de 111 délégués réunis samedi à Paris en conseil national interrégional (Cnir). Un résultat acquis dès le premier tour de scrutin, au grand soulagement de nombreux militants qui y voient l'expression d'une stabilité retrouvée. «Le parti a montré qu'il voulait passer vite au travail», s'est réjouie la candidate des Verts à la présidentielle, Dominique Voynet, qui se demande comment survivre au hold-up de Nicolas Hulot sur la thématique écolo.

Contradictions. Ce week-end, dans les couloirs du Cnir, les sceptiques regrettaient que le parti ait, une fois de plus, tenté de satisfaire les exigences contradictoires de ses divers courants en plaçant à son sommet «quelqu'un qui ne fait d'ombre à personne». Pour Patrick Farbiaz, pilier de l'aile gauche, Cécile Duflot fera peut-être la démonstration de «ses talents de manager», mais il y a peu de chances qu'elle se métamorphose en «leader politique».

Les amis d'Yves Cochet, grand perdant du congrès de Bordeaux début décembre, sont aussi sévères : cette nouvelle secrétaire nationale n'est que l'éphémère produit de l'alliance contre-nature entre gauchistes et voynétistes. Christophe Porquier, rival malheureux de Duflot, regrette qu'on ait sacrifié «l'identité écolo» des Verts.

L'adjoint au maire de Paris Denis Baupin espère que cette nouvelle direction «stabilisera» son parti. Cécile Duflot a eu «le grand mérite» de rompre avec la gauche des Verts, celle qui refuse toute alliance programmatique avec le PS. En se rapprochant des voynétistes, eux-mêmes débarrassés des «environnementalistes» purs et durs, elle aurait rendu possible l'alliance de la gauche de la droite avec la droite de la gauche... Dans ce registre, elle a démontré son habileté lors de la campagne sur le référendum européen de mai 2005, participant à la campagne officielle pour le oui tout en affichant, en interne, ses convictions nonistes.

Gauche plurielle. Elue d'opposition à Villeneuve-Saint-Georges (Val-de-Marne), fille de cathos de gauche, cette ancienne de l'Essec a commencé par militer dans une association d'aide aux prisonniers. Un an à peine après son adhésion chez les Verts, en 2001, elle était déjà élue au collège exécutif en tant que déléguée à l'organisation, issue du courant le plus à gauche. Comme pour démontrer que son positionnement n'a rien d'un reniement, Cécile Duflot a assuré, samedi, qu'il n'était pas question de se satisfaire, en cas de victoire en 2007, d'une «simple politique d'accompagnement du libéralisme». A l'attention du PS, qu'elle souhaite rencontrer «le plus vite possible», elle prévient qu'il n'est pas question de recommencer le «petit jeu de la gauche plurielle» qui consiste, sur des questions comme le nucléaire ou l'Europe, à dire blanc à Chevènement et noir à Voynet. Même fermeté à l'égard de Nicolas Hulot : «La société ne se change pas à coups de manifestes» et «l'urgence écologique est indissociable de l'urgence sociale». Sur le présentateur d' Ushuaïa, Dominique Voynet est plus nuancée : «A nous de faire en sorte que les questions qui ont ressurgies grâce à l'interpellation de Nicolas Hulot ne passent pas sous la table», expliquait samedi la candidate, visiblement soucieuse de ne pas prendre de haut l'écolo préféré des Français. Par Alain AUFFRAY

18 décembre 2006

Le Figaro : Cécile Duflot succède à Yann Wehrling à la tête des Verts

C’est la victoire des « bisounours » sur les « historiques » : celle des jeunes pousses de l'écologie venues rejoindre le parti au moment des municipales de 2001. Adhérente depuis moins de six ans et âgée de 31 ans, Cécile Duflot a été désignée samedi après-midi secrétaire nationale des Verts par le conseil national du parti écologiste réuni ce week-end à Paris. Porte-parole dans la direction sortante, elle succède ainsi à Yann Wehrling, 35 ans, élu il y a deux ans. Ce dernier, qui se présentera aux législatives à Strasbourg, reste dans la nouvelle direction, composée de quinze membres, et partagera la fonction de porte-parole avec Anne Souyris. Mireille Ferri, secrétaire nationale adjointe dans la direction sortante, conserve son titre, mais avec de nouvelles attributions (réformes internes du parti), tandis qu'un proche de Dominique Voynet, la candidate des Verts pour la présidentielle, Michel Bock, prend le poste de délégué aux élections. Toufik Zarrougui, proche de Noël Mamère, garde quant à lui le poste de trésorier. À noter, parmi les entrants, l'arrivée de Francine Bavay, ancienne tenante du non écolo au référendum européen et aujourd'hui membre actif des collectifs antilibéraux. Élue dès le premier tour - une première depuis près de dix ans chez les Verts - avec tout juste la majorité qualifiée requise à 60 %, Cécile Duflot, après avoir fait littéralement ovationner son prédécesseur par la salle pour « son travail qui a permis de stabiliser le parti », a aussitôt assuré Dominique Voynet qu'elle pouvait « compter sur la nouvelle équipe » pour porter sa campagne et « donner aux Verts la place que leurs idées méritent ». « Le parti a montré qu'il voulait passer vite au travail », s'est réjouie de son côté la candidate des Verts à la présidentielle, dont la campagne peine à porter ses fruits dans les sondages. Jusqu'au vote, de nombreux Verts ont craint que plusieurs tours soient nécessaires pour désigner la nouvelle direction. Ce qui aurait encore eu pour effet de donner l'image d'un parti divisé. Issue du courant le plus à gauche du parti, Cécile Duflot en a rejoint un autre lors du congrès de Bordeaux, début décembre, plus composite et qu'elle définit elle-même comme « la gauche modérée » des Verts.

« Biberonnée à l'écologie toute petite »

Dans son discours d'investiture, elle a ainsi insisté sur la nécessité de lier les « urgences écologiques » et les « urgences sociales » et a prôné « le troisième temps de l'écologie politique », celui de « la mise en oeuvre des solutions ». Titulaire d'un DEA en géographie et diplômée de l'Essec (promotion 2000), Cécile Duflot travaille depuis quatre ans dans un groupe immobilier à vocation sociale à Créteil. Née en 1975 à Villeneuve-Saint-Georges (Val-de-Marne), où elle est conseillère municipale depuis 2004, elle est mère de trois enfants, âgés de 9 à 5 ans. Et dit avoir « biberonné à l'écologie toute petite ». À 16 ans, sous l'influence de sa mère qui était prof, elle adhéra ainsi à la Ligue de protection des oiseaux...RODOLPHE GEISLER

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18 décembre 2006

Sud Ouest : Verts, le moral retrouvé

Lundi 18 décembre 2006

Après avoir élu rapidement une nouvelle direction, Les Verts sont apparus hier prêts à serrer les rangs derrière leur candidate à la présidentielle, Dominique Voynet, et à relancer avec détermination les négociations avec le PS pour 2007. La candidate ne cachait pas sa satisfaction, samedi, d'avoir vu la nouvelle direction élue au premier tour de scrutin, en dépit d'une minorité du parti puissante et qui paraissait prête à en découdre.

La nouvelle. Faisant part de son « soulagement », elle s'est félicitée que le parti ait montré qu'« il voulait passer vite au travail ». « Je n'ai aucune raison de penser que la cohésion ne sera pas au rendez-vous », ajoutait-elle, espérant que l'union retrouvée des Verts les rende plus audibles. La nouvelle secrétaire nationale, Cécile Duflot, 31 ans, s'est empressée d'assurer à Dominique Voynet qu'elle pouvait « compter sur la nouvelle équipe » pour porter sa campagne. Une nouvelle équipe qui au demeurant ne bouscule pas trop le paysage, puisque 7 des 13 membres de l'ancienne direction se retrouvent dans la nouvelle, de 15 membres.

La campagne. Après une première étape de visites de terrain, pour roder le discours et attendre l'après-congrès, « on entre maintenant dans la deuxième phase de la campagne », a expliqué Claude Taleb, son directeur de campagne. Lors de son premier grand meeting, le 26 janvier à Nantes, la candidate présentera son « contrat écologique ». Un site Internet interactif sera mis en ligne en janvier. Et elle fera un tour des régions. Dans cette quasi-euphorie, le spectre d'une candidature de Nicolas Hulot a semblé s'éloigner. « Tout le monde a signé son pacte ou va le faire, comment justifierait-il maintenant d'être candidat ? », se demandait un responsable. « Il ne fait pas de la politique, mais de la séduction », notait Yann Wehrling, ex-secrétaire national et nouveau porte-parole.

Les législatives. Pour les législatives, Les Verts ont fait savoir qu'ils souhaitaient reprendre sérieusement les négociations avec le PS sur les circonscriptions et le programme dans les plus brefs délais. Certes, en scrutant les accords PS-PRG et PS-MRC, ils ont constaté des « priorités contradictoires » avec les leurs, notamment sur le nucléaire ou l'immigration. Et si Dominique Voynet a cru pouvoir espérer que ces accords restent « au fond du tiroir », Martine Billard, députée de Paris, y a vu « beaucoup plus qu'une anecdote » et a craint qu'il n'y ait « aucun accord possible sur le programme avec le PS ». Yann Wehrling a rappelé qu'il s'agissait de trouver un « compromis », « voir ce qu'on peut faire avancer » du programme Verts, peut-être avec un objectif moindre mais avec « un échéancier daté et chiffré ». Quant aux circonscriptions réservées qu'ils demandent au PS, certains Verts commencent à penser que la portion pourrait être plus congrue qu'ils n'espèrent et ne pas leur permettre d'avoir un groupe (20 députés). En attendant un accord éventuel, les Verts ont investi hier encore près de 90 candidats potentiels et réservé quelques circonscriptions à Régions et peuples solidaires.

17 décembre 2006

Les Verts : Collège exécutif 2007-2008

• Cécile Duflot - Secrétaire nationale (EEA)


• Mireille Ferri - Secrétaire nationale adjointe à l'organisation du parti, l'organisation du siège et aux réformes internes (Audaces)


• Anne Souyris - Porte-parole, communication externe (Audaces)


• Yann Wehrling - Porte-parole, communication externe (O2R)


• Michel Bock - Élections, élus et institutions (O2R)


• Toufik Zarrougui - Trésorier (Audaces)
• Christophe Rossignol - Communication interne, formation (EEA)


• Danielle Auroi - Questions européennes (O2R)


• Andrée Buchmann - Régions (O2R)


• Jérôme Gleizes - Commissions, Journées d'été, programme (EEA)


• Stéphane Poli - Transports, énergie (UE)


• Maria Portugal - Environnement, santé, mer, agriculture (UE)


• Francine Bavay - Questions économiques et sociales (AE)


• Patrick Farbiaz - Questions internationales, DOM TOM, altermondialisation (EP)


• David Cormand - Culture, jeunesse, libertés, éducation (FE)

17 décembre 2006

AFP : Les Verts se choisissent sans tergiverser une nouvelle direction

AFP 16/12/006
Les Verts se sont choisi samedi dès le premier tour du scrutin une nouvelle direction de 15 membres menée par la jeune Cécile Duflot, porte-parole du parti dans la direction sortante, lors de la réunion à Paris de leur nouveau conseil national, ou parlement du parti. Le vote a été obtenu de justesse, par 67 voix sur 111, pour franchir le seuil fixé par les statuts à 60% des votes exprimés. Au grand soulagement de nombre de Verts qui craignaient l'effet dilatoire que aurait pu donner à l'opinion publique une nouvelle preuve de la division du parti. Yann Wehrling, secrétaire national sortant, avait été particulièrement applaudi quand, avant le vote, il avait dit souhaiter un parti "grand, mature, crédible". "Le parti a montré qu'il voulait passer vite au travail", s'est réjouie après le vote la candidate des Verts à la présidentielle, Dominique Voynet, dont la campagne peine à porter ses fruits à ce jour dans les sondages. "C'est un soulagement", a-t-elle glissé. La nouvelle secrétaire nationale a aussitôt assuré Dominique Voynet qu'elle pouvait "compter sur la nouvelle équipe" pour porter sa campagne et "donner aux Verts la place que leurs idées méritent". Elle a insisté sur la nécessité de lier les "urgences écologiques" et les "urgences sociales". Elle a fait valoir aussi qu'il ne s'agissait pas seulement de gagner en 2007, mais d'éviter le retour de la droite en 2012, et que pour ce faire les Verts ne pouvaient se contenter "d'un ravalement de façade ou de style, d'une simple politique d'accompagnement".Cécile Duflot a souhaité que les négociations avec le parti socialiste reprennent "le plus tôt possible", rappelant les conditions sine qua non d'un accord, notamment la rupture programmée avec le nucléaire. Dominique Voynet a renchéri en estimant que l'engagement pris par le PS vis-à-vis du MRC de poursuivre le programme nucléaire devait "rester dans le tiroir". "On ne recommandera pas le petit jeu de bascule cher au gouvernement de la gauche plurielle et qui a consisté trop souvent à jouer les partenaires les uns contre les autres", a lancé Cécile Duflot. Outre Yann Wehrling, déjà porte-parole pendant deux ans avant de diriger le parti, les Verts, respectueux de la parité, ont choisi comme porte-parole Anne Souyris. Mireille Ferri, secrétaire nationale adjointe dans la direction sortante, conserve son poste, mais avec de nouvelles attributions (réformes internes du parti). Michel Bock, un proche de Dominique Voynet, est délégué aux élections, et Toufik Zarrougui garde son poste de trésorier. Francine Bavay, passionaria du non au référendum européen et membre actif des collectifs anti-libéraux, revient à la direction des Verts, qu'elle avait quittée il y a quelques années. Au total, sept membres de l'ancienne direction se retrouvent dans la nouvelle. "Il n'y a pas de rupture", a remarqué Yann Wehrling, qui a souligné la nécessité pour les Verts d'"être à la hauteur de l'impatience qui monte par rapport aux mesures urgentes qu'il faut prendre aujourd'hui" et a émis la conviction que les Verts feraient "plus de 5%" à l'élection présidentielle.© AFP.

8 décembre 2006

Combattre l'intolérance, accepter la diversité par R. KHAN

Texte issu de l'intervention  de Rachel KHAN au Congrès des Verts à Bordeaux les 2 et 3 décembre 2006 

La mondialisation a ceci de paradoxale qu'elle a pour effet de classer les individus, pourtant définis sous la notion d'humanité, selon leurs origines, leurs croyances, leur(s) préférence(s) sexuelle(s), leur handicap, leur patrimoine social ou culturel.

De ce fait, la recherche d'identité se réalise par rapport à des motifs potentiellement sujets de discrimination au sein d'un monde qui ne le permet pas, un monde rétréci, un monde sans frontières.

On se veut dès lors, tout noir, tout blanc, tout juif ou tout homosexuel, alors même que la circulation des biens, des services et des personnes à travers le monde n'a jamais été aussi intense. Alors même que nos préoccupations écologiques et environnementales sont un magnifique pied de nez à la notion de frontière.

Plus nous sommes semblables, plus nous avons peur de l'égalité.  Plus nos modes de consommations s'uniformisent plus nous nous identifions à une seule spécificité culturelle en rejetant celle des autres.

Cette situation provoque un nouveau paradoxe dans la lutte contre les discriminations. En effet, loin d'engendrer une répression globale contre les pratiques discriminatoires, on s'attache de plus en plus à combattre "la négrophobie", "la judéophobie", "l'homophobie", "l'antisémitisme" ... initié  par les militants de la négritude, du judaïsme ..... Ceci est contradictoire avec la lettre et l'esprit des droits fondamentaux. Dès lors, la Cour européenne des droits de l'homme souligne qu’il faut s'attacher à lutter contre les discriminations « quel qu’en soit le motif ». Ceci me semble être un point essentiel que les Verts doivent porter.

Car voici où nous en sommes. Les femmes et les hommes aussi mondialisés qu'ils sont ne peuvent plus vivre sans systématiser, classer, ranger, ordonner, répertorier l'autre, le différent, et ceci dès le premier coup d'oeil.

Si l'on décline le raisonnement  à ce que nous consommons (aujourd'hui l'éclairage économique est une clé de la compréhension), vous ne pouvez pas être simultanément Quick et MC Do, Pepsi et coca, Adidas et Nike.

Les lois du marché deviennent, en somme, révélatrices de ce système qui répugne la complexité, les particularités individuelles, les mélanges, les choix.  Pire encore les lois du marché ne facilitent pas toujours les échanges avec ceux qui qui se voudraient différents, ceci  au point de contraindre nos communications qu'entre noosiens, wanadiens ou esseférois!

Les Verts  se sont positionnés très tôt contre la violence de cette uniformisation mondiale, il nous reste maintenant à porter le droit à la différence universelle.

Je suis peut être trop abstraite alors voici mon histoire.

Maman est née en 1940, fut cachée pendant cette guerre et retrouva ces parents rescapés d'Auschwitz en 1945. Ils étaient les seuls survivants de ma famille.

J'ai suivi depuis l'âge de sept ans les cours de Talmud Tora. Toujours présente à la Schule pour Chabat jusqu'à l’âge de 14 ans.

Comment expliquer alors que le jour de mon premier Kippour à Paris, un vigile soit monté chez les femmes en expliquant à mon amie, que la synagogue en ce jour n'acceptait pas les visiteurs?

Mon père est Gambien, Sèrere et musulman. Ce sang d'Afrique ne pouvait finalement permettre à cet homme de voir en moi une juive telle que décrite dans Mein Kampf.

Non, je n'ai pas un grand nez, ni de grandes s'oreilles et surtout je ne suis pas blanche. (Mais je ne suis pas noire non plus)

Me fallait-il ce jour là prouver mon judaïsme ? Devais-je  montrer mon étoile ? Et si j'avais été un garçon, aurais-je dû baisser mon pantalon ?

On me répondra sans doute qu'il existe des ignorants partout. Cela n'excuse en rien l'intolérance qui dans ce cas précis est de l'antisémitisme. Consciemment ou non ce sombre vigile s'est référé, pour fonder mon statut de prétendu visiteur à une thèse d'inspiration nazie.

Quand bien même aurais-je eu la force ou la volonté de m’expliquer, peut être m'aurait il lui aussi répondu qu'il avait des ordres, compte tenu des événements au proche orient ?

Que faire encore lorsqu'au sortir d'une réunion un africain me demande si l'étoile que je porte est un bouclier ou une cible ? Et lorsque je lui raconte cette histoire d'afroyiddish qui fait ce que je suis, il me répond que l'Afrique a subit cinq siècles d'esclavage et non cinq ans, que je dois faire un choix!

Que faire lorsque les crimes les plus abjects de l'histoire ne semblent concerner que les descendants des victimes ? Pourquoi les qualifier de crime contre l'humanité alors que la Shoah ne fait pas trembler les noirs et que le commerce triangulaire, cette déportation là, ne fait pas froid dans le dos aux juifs?

Un peuple africain déchiré, un numéro sur le bras de mon grand père. J'ai en moi la déportation, la colonisation, l'immigration et à la vitesse à laquelle où vont les choses, je me demande ce que va faire de moi le prochain dictateur.

Ce n'est pas l'antisémitisme ni le racisme qu'il faut combattre mais l'intolérance. C’est ainsi que nous pourrons embrasser la diversité. Celle-ci ne se décrète pas, elle se construit et le choix que nous devons faire pour y parvenir est d’appréhender LA discrimination comme une et indivisible dans ce nouvel espace mondiale.

C’est ainsi aussi en rassemblant nos efforts que nous pourrons franchir le cap de l’égalité réelle, qui reste timidement compris.   

Face au climat d’intolérance c’est bien la diversité qui doit être portée par l’unicité plurielle de notre couleur politique.

4 décembre 2006

Texte d'orientation adopté à Bordeaux : "Le troisième temps de l'écologie politique"

Texte d'orientation issu de la synthèse des motions Audaces!-O2R-Espoir En Actes adopté au congrès des Verts réunit à Bordeaux (2-3 décembre 2006)


Les tensions internationales, la guerre pour des ressources énergétiques et écologiques plus rares, les premières manifestations du choc climatique, la réduction de la biodiversité, l’hégémonie désastreuse des Etats-Unis, la contre menace terroriste, l’enlisement d’une Union européenne affaiblie, l’impuissance des Etats à combler les inégalités même en partie, tout entretient la peur, le repli sur soi. Le dérèglement climatique est le résultat d'un développement insoutenable, du gaspillage massif issu de l'accumulation et de l'hyperproduction des pays du Nord : les conséquences les plus importantes seront subies par les populations les plus pauvres. D'ores et déjà, la terrible réalité des réfugiés climatiques amplifie les effets de l'immigration économique.

Le désarroi est présent, le vote pour les populismes et les nationalismes s’est installé dans tous les pays démocratiques

Ainsi, le décalage entre les discours politiques et les perceptions de nos concitoyens s’est accru fortement.

Depuis le 21 avril, le malaise s'amplifie : en témoignent en France le résultat du référendum sur le TCE, les émeutes des banlieues, la lutte contre le CPE.

Le recul de l’Etat, les conditions de vie d’une partie de la population l’érosion des positions syndicales ou associatives, favorisent le repli individualiste et alimentent les discours d’affrontement entre les générations, les territoires et communautés.

A la demande de nouvelles sécurités collectives et d’un recul de la violence, la droite a répondu depuis 2002 par la fuite en avant libérale, conservatrice et autoritaire.

Lanceurs d’alerte, nous avons dénoncé l’épuisement des écosystèmes, la réduction dramatique de la biodiversité, les modifications climatiques, la situation catastrophique des pollutions, les crises sanitaires, bref, les impasses du productivisme, du libéralisme et du capitalisme sans entrave.

Après le temps de la dénonciation, après l’expérience gouvernementale et l’accès à de nombreux exécutifs,  les Verts doivent franchir une nouvelle étape.

Plutôt qu’un simple replâtrage, plutôt que d’accompagner et de réparer sans cesse ce qui a fait faillite, il nous appartient de passer de l’annonce des crises à la promesse de mutation et à la mise en oeuvre des solutions.

Entre l’annonce des catastrophes et le « rien n’est possible » il y a place pour le discours d’un autre chemin, pour celles et ceux qui enjamberont la totalité de ce siècle, qui verront leur existence traversée par deux mutations majeures, le changement climatique et la crise énergétique.

Il y a de la place pour la décroissance de notre empreinte écologique, avec plus de qualité de vie, de « bien être ensemble » et plus de justice sociale.

Le projet vert doit permettre à chacun de réussir sa vie, avec les mots, les images, les cadres d’actions, les exigences de notre siècle.

L’élection présidentielle de 2007 ouvrira un cycle qui décidera des investissements stratégiques du futur (énergie, transports, sécurité sociale, santé, recherche) et redistribuera tous les leviers d’action publique.

La séquence nous donne l’occasion d’illustrer notre projet de transformation sur une large échelle, d’en indiquer le but, les étapes et les alliances nécessaires pour y parvenir..

Voilà pourquoi notre AG doit donner un signal public de clarté politique, de stabilité et de renouveau des Verts.

Parce qu’elle va à la racine des choses, notre écologie est  globale et radicale.

On entend dire que l'écologie serait l'affaire de tous les partis (et par conséquent d'aucun) ou un enjeu technique indépendant de la politique. Il faut réaffirmer au contraire et démontrer en permanence la pertinence et la singularité du paradigme écologiste, le caractère transformateur de l’écologie. La globalité de l'écologie allie les exigences environnementales, sociales, économiques, démocratiques.

Sortie du ni droite ni gauche, l'écologie politique n'est réductible ni à un sous courant de la sociale démocratie, ni à une composante de l’extrême gauche.

Elle exprime une vision originale de la transformation qui ouvre ici et maintenant des champs des possibles d’actions et de mieux vivre dans la société.

L'identité de la gauche repose traditionnellement sur la mise en cause des inégalités et sur un projet de redistribution juste des richesses. L’écologie politique revisite ces questions :

- refuser les inégalités sociales, c’est combattre toutes les discriminations afin de donner toute sa place à la diversité par la redéfinition du contrat social, par le renouvellement du pacte républicain, à travers les actions fortes, symboliques et volontaristes,

- refuser les inégalités environnementales, c’est convaincre chacune et chacun d’entre nous que notre avenir commun dépend de la mise en oeuvre de politiques anti-productivistes concrètes, en matière de transports, logement, consommation, accès à l'eau, bruit, santé au travail.

Le changement des rapports  sociaux est inséparable de la façon dont on produit, de ce qu’on produit et de ce que l’on compte, et par conséquent des rapports avec la nature.

Comme la nature ignore les frontières humaines, les logiques nationales ne sont plus aujourd'hui à même de répondre aux attentes. La nécessité d'une politique européenne comme premiers pas vers une régulation mondiale s'impose. Nous réaffirmons notre attachement à l’élargissement de l’Union y compris à la Turquie, et à son approfondissement, à la remise en chantier de politiques communes que seules interdisent les égoïsmes nationaux. Il faut mettre au centre du débat l'exigence d'une Europe démocratique et solidaire. Nous devons défendre une nouvelle Constitution européenne, socle d'une Europe de paix, de solidarité et de développement soutenable en mettant en œuvre les moyens démocratiques nécessaires pour refonder, avec les citoyen-e-s de l’Union, les institutions européennes. Notre Europe n’est pas une forteresse de pays riches, elle se construit avec ses voisins du pourtour méditerranéen, elle est une maison d’échanges et de solidarité.

Nous réaffirmons notre solidarité avec le Sud, notre culture de paix et  de non violence.

Pour battre la droite, un accord solide à gauche, sur toute la séquence : des Verts autonomes !

Dans l’opinion monte une double aspiration : faire barrage à Sarkozy et renouveler profondément le contenu et la façon de faire de la politique.

La stratégie de la « gauche de la gauche » est une impasse : divisée sur son projet, elle refuse d’apporter une  réponse claire à la façon dont doivent se lier contestation, participation aux exécutifs, alliances politiques et alliances sociales, résistances et  initiatives alternatives dans la société civile.

Mais battre la droite, tout en évitant qu’elle ne revienne dès 2012 dans de pires conditions encore, nécessite aussi de ne pas reproduire des insuffisances, et les erreurs de la gauche plurielle.

Réhabiliter la politique, c’est rénover les pratiques et réformer les institutions. C’est agir pour restaurer la confiance des classes populaires dans leur capacité à décider de leur sort.

Nous agissons donc publiquement pour un accord exigeant de législature et de gouvernement entre la gauche et les écologistes.

Les incontournables d’un tel accord sont connus:

Au plan électoral, un groupe parlementaire Vert ;

Au plan programmatique, sur la mandature : un projet de loi sur la proportionnelle, la réorientation forte des politiques en matière d’énergies, (rupture programmée avec le nucléaire, pas d’EPR, fermeture et non-renouvellement des centrales en fin de vie à commencer par Fessenheim, fermeture de la Hague, d'ITER, non-enfouissement des déchets, promotion massive des économies d'énergie et des énergies renouvelables propres), en matière de fiscalité écologique, de transports (pas un kilomètre d’autoroute en plus), de conversion écologique de l’industrie, d’agriculture (arrêt immédiat de la culture des OGM en plein champ, contrôle des filières, réforme des aides) de déchets (moratoire incinérateurs), de passage d’une politique de soins à une politique de santé, de lutte contre la précarité (augmentation des minima sociaux) et les inégalités, de 6ème République, d’asile et d’immigration (abrogation des lois Sarkozy, régularisation des sans-papiers), de rapports nord-sud. Une réforme de l’école, de la police, de la justice, de nouvelles avancées contre les discriminations, pour un renforcement des droits des femmes permettant une égalité réelle.

Il s’agit de donner la priorité à des politiques globales aboutissant à des résultats partagés par le plus grand nombre. Notre pays a besoin par exemple d’une politique volontariste, couplant lutte contre l’effet de serre et reconstitution du lien social.

Cette bataille du contenu, nous la mènerons aussi longtemps qu’il le faudra, devant l’opinion publique.

C’est à une AG extraordinaire des Verts qu’il reviendra, en temps utile, de décider finalement.

Si les conditions d’un accord ne sont pas réunies, les Verts auront leurs propres candidats dans toutes les circonscriptions.

En cas d’accord politique et de victoire de la gauche et des Verts lors des législatives, les termes d’une participation gouvernementale seront validés par le Conseil National.

Il devra être clair aux yeux de l’opinion et de nos partenaires, que les Verts joueront le jeu d’un tel accord, mais que nous sommes prêts à quitter la coalition s’il n’est pas respecté.

Troisième temps de la séquence électorale, les municipales sont un moment fondamental pour affirmer notre autonomie et la capacité des Verts à répondre aux défis concrets de la vie quotidienne de nos concitoyens.

Elles sont un moment important aussi de la construction et de l’élargissement de notre  mouvement, du dialogue avec la société civile : mouvements autonomistes (particulièrement RPS), la mouvance associative, les acteurs de l'ESS.

L’Assemblée générale, attachée aux alliances des Verts et de la gauche au second tour, insiste auprès des groupes locaux pour qu’ils conduisent au premier tour des listes Vertes et ouvertes partout où cela sera possible, à commencer par les villes de plus de 50 000 habitants, pour animer des dynamiques citoyennes porteuses de transformation écologique et sociale.

La décision des stratégies municipales appartient aux organisations statutairement compétentes mais nous agissons pour une stratégie nationale, préparées par des conventions thématiques nationales et la mutualisation du matériel de campagne.

Des Verts divers et ouverts!

Les Verts n’ont aucune vocation à être assimilés à la simple expression des préoccupations des classes moyennes urbaines diplômées. Développer les Verts, c’est les mettre en dialogue avec les groupes sociaux actuellement les plus éloignés de la politique.

D’abord parce que les plus pauvres paient le plus lourdement la facture de la dégradation environnementale.

Ensuite parce que dans les résistances et les innovations de ceux d’en bas, se modèle le monde de demain : les sans papier en lutte, la banlieue qui brasse les populations, la jeunesse qui aspire à l’autonomie, les créateurs d’activité qui recomposent le lien entre revenu et travail, les militants des circuits courts, les entrepreneurs des technologies écologiques, tous disent la vérité d’une civilisation qui se cherche et s’invente dès à présent.

Nous devons poursuivre la clarification et la confrontation avec les associations, syndicats, mutuelles, collectifs, groupements professionnels, avec qui nous avons des convergences mais sans suivisme d’aucune sorte : nous poursuivrons par exemple, à propos de l’avenir d’EDF, notre action pour un service public de l’énergie non nucléaire.

De la même façon, nous affirmons notre volonté de faire vivre les principes de la laïcité. L’universalisme est une valeur concrète : elle doit s’incarner dans une lutte de chaque jour contre les discriminations et pour l’égalité des droits.

S’agissant de leur rapport avec les autres forces qui se réclament de l’écologie, les Verts rappellent leur attachement à la tenue à terme d’Assises décentralisées de l’écologie politique après l’élection présidentielle. La question ne se pose pas en termes de ralliement ou de fusion.

Les Verts souhaitent en outre qu’elles s’ouvrent aux associations, mouvements et personnalités actives sur le terrain de l’environnement, aux réseaux de l’économie sociale et solidaire, de solidarité avec le Sud, de défense des droits des étrangers, de lutte contre la précarité et pauvreté, aux syndicalistes de la reconversion écologique, aux mouvements régionalistes et de consommateurs…

Des Verts réformés.

Les Verts ont toujours eu l’ambition d'être le laboratoire des réformes qu’ils prônent pour la société : partage des responsabilités électives, transparence et limitation des revenus tirés de la politique, parité, refus d’un fonctionnement présidentialiste, fédéralisme, respect des minorités, statut de l'élu...

La réflexion engagée à travers la RPI doit aboutir à la nécessaire réforme des statuts et à une amélioration de nos pratiques politiques : elle n’a pas pour but d’aligner le fonctionnement des Verts sur celui des autres partis, mais au contraire de réduire ce qui entrave l’application de la démocratie, freine l’adhésion, ronge la convivialité de l’engagement.

En particulier, la place des courants et des sous-groupes de pression internes, n’est excessive que parce que l’exécutif et le parlement verts sont faibles.

Ce dont les Verts ont besoin : une équipe exécutive soudée et légitime, un CNIR retrouvant son rôle d’élaboration et de contrôle politiques, des commissions reconnues et relayées régionalement, des élus communiquant plus efficacement et mieux pris en compte, des compétences militantes valorisées, une politique ambitieuse de formation des responsables et des militants, une presse audible et à large diffusion.

Il est nécessaire de mieux faire fonctionner le «national» en réformant les modes d’élection et la composition du CE et du CS, de renforcer l’interrégional.

Il est nécessaire, sans remettre en cause son principe, d'examiner la façon dont la règle de la proportionnelle, dans la désignation des exécutifs, aboutit à plus de rassemblement et d'unité.

Il est nécessaire de faire respecter l'obligation démocratique : elle passe par le respect des décisions prises.

Il est nécessaire de construire notre mouvement par "en bas", c'est-à-dire de renforcer les groupes locaux en leur donnant un statut et des moyens.

Nous devons développer une culture de l’adhésion, en offrant à celles et ceux qui partagent nos grandes orientations, un lieu propice à l’engagement et aux débats d’idées.

Nous devons en interne mieux définir le rapport élus/militants, militants thématiques/militants locaux, diversifier les modes d’accès aux responsabilités en particulier pour tous ceux qui sont engagés dans l’action associative ou syndicale, dans l’entreprise, dans l’innovation sociale et écologique.

Nous proposons donc d’engager un processus participatif de réforme des statuts, d'un an commençant au printemps 2007 pour aboutir à une « constituante » verte de réforme des statuts. Une commission sera à cet effet constituée sur la base des sensibilités issues de l’Assemblée générale de Bordeaux.

Des Verts prêts pour l'action

Les Verts sont à un tournant de leur histoire.

Leurs militants sont actifs dans les luttes et dans les mouvances des propositions alternatives concrètes. Leurs élus conduisent des politiques lourdes et sont reconnus comme compétents et dévoués à l’intérêt général. La qualification de tous s’est accrue. Le travail des commissions et la volonté de co-élaborer le projet vert ont permis d’avancer.

Mais notre image reste brouillonne : même si l’opinion reconnaît que nous avons eu raison sur bien des points, les conflits internes de ces dernières années interrogent sans doute une partie de l’opinion sur notre capacité de participer à la gestion des affaires nationales.

Nous avons donc à montrer dans la période à venir en quoi le vote vert est un vote doublement utile : pour battre la droite, et pour mener la gauche et les Verts à la réussite, c'est-à-dire pour faire face réellement aux grands enjeux de la période.

Voilà pourquoi, nous appelons Les Verts à se rassembler autour de la campagne de Dominique Voynet candidate à l’élection présidentielle. Elle sera, dans cette campagne, une des voix de notre mouvement, dans toute sa diversité, pour fédérer les initiatives alternatives, les engagements citoyens du « peuple écologiste ».

Elle aura besoin de notre soutien, pour faire entendre nos idées, convaincre de l’urgence et de l'utilité de nos propositions.

Voilà pourquoi nous proposons pour diriger Les Verts une équipe qui s’inscrive dans le renouvellement voulu par les militants, mais aussi dans la continuité des compétences validées par l’expérience.

Notre pays a besoin d’un parti écologiste ambitieux, rigoureux, cohérent. Nous pouvons, compter et peser à l’avenir, si nous le voulons !

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