L’Yonne Républicaine : Verts, le rouge est mis
Mardi le 5 décembre
2006
Bien sûr, le vert est la couleur de l'espoir.
Mais quand même… Sauf à sombrer dans un optimisme béat et aveugle, les Verts
ont en effet quelques raisons de voir leur avenir en gris plutôt qu'en rose.
Surtout après le coup de rouge pris, le week-end dernier, lors de leur congrès
de Bordeaux. Car, en donnant des gages à l'aile gauche de son parti pour
parvenir à dégager une (faible) majorité en sa faveur, Dominique Voynet a pris
le risque d'écarter de sa formation les électeurs rétifs aux positions
jusqu'au-boutistes de ses nouveaux alliés. Ayant échoué à réaliser la synthèse
des multiples courants qui traversent et agitent son parti, on voit mal
comment, sur cette base, la candidate des Verts à l'élection présidentielle va
pouvoir sortir du gouffre dans lequel la placent les sondages. Certainement pas
en brocardant « l'écologie light » qu'incarnerait, selon elle,
Nicolas Hulot. « On ne sauvera la planète ni en se contentant de fermer
le robinet après s'être brossé les dents ni en signant d'un clic un
pacte », ironise Dominique Voynet. Reste qu'avec ses propositions
simples et concrètes, l'animateur télé touche toutes les catégories de
population. Ce dont les Verts ont toujours été incapables. Candidate d'une
formation minée par les divisions et les querelles de personnes, Dominique
Voynet aura bien du mal à convaincre les Français de la capacité des Verts à
mettre en œuvre le « contrat écologique » qu'elle entend
proposer. Surtout si ce contrat est plus rouge que vert. Philippe NOIREAUX